À la rencontre de l’ingénieur autodidacte

Que faire lorsque l’on rêve de coder des jeux vidéo, mais qu’on n’est pas fait pour les études? Comment parvenir à être ingénieur en électricité sans jamais mettre les pieds dans une université? L’autodidaxie semble être une solution… ou presque. Tout le monde peut-il vraiment être autodidacte? Comment les employeurs vous perçoivent-ils?

 

Genèse d’un autodidacte
Au commencement, un jeune abandonne ses études et rejoint les 8,5 % de jeunes Canadiens de 20 à 24 ans ayant décroché au cours du secondaire. En cause, des problèmes financiers, des tensions familiales ou encore une inadaptation à l’apprentissage en classe. Quelle chance si ce décrocheur scolaire décide de se prendre en main pour explorer une discipline par lui-même, plus précisément avec des ressources diverses et variées telles que les livres, Internet, la radio, la télévision, les podcasts… sans oublier les youtubeurs et les blogueurs. Eh oui, l’autodidacte n’est en aucun cas isolé du monde mais, bien au contraire, il multiplie les échanges et les communications. Il développe aussi sa base de connaissances par un enrichissement empirique lié aux expériences, aux observations, aux tâtonnements…

 

Qualités inédites pour être un bon ingénieur
L’autodidacte présente bien des avantages aux yeux des entreprises d’ingénierie. Son éternelle envie d’apprendre, d’approfondir, de comprendre lui permet de travailler des heures sur un projet ou un dossier sans voir le temps passer. Autrement dit, il ne compte pas ses heures. De plus, il réagit plutôt bien aux difficultés et embûches qu’il rencontre sur son chemin; ce sera pour lui l’occasion, non pas de baisser les bras ou d’être découragé, mais bien au contraire de pouvoir relever un nouveau défi et de se surpasser. Avec l’autodidacte, pas de problème de délai : passionné par son sujet, il s’implique et s’investit de suite de sorte à respecter allégrement les échéances imposées. Ensuite, l’autodidacte est bien souvent force de proposition, compte tenu de la profondeur de sa connaissance sur un sujet précis, et son imagination peut être féconde, car il se laisse rarement emprisonné dans des principes, des théories, des modèles limitant son champ d’exploration. Enfin, l’ingénieur autodidacte, habitué à l’autonomie et à la responsabilisation, n’aura pas besoin d’autant de supervision que certains de ses collègues, bardés de diplômes universitaires.

 

Quelques bémols à considérer
Alors que certains autodidactes assument leur parcours, d’autres peuvent exprimer un regret de ne pas avoir persévéré à l’école qui, somme tout, donne l’occasion d’abord des sujets inexplorables par soi-même. Ce manque d’études peut engendrer un problème de confiance pouvant se faire ressentir lors des entretiens. Comment expliquer que j’ai abandonné mes études? Comment valoriser ma candidature, et ce, d’autant plus que les grosses entreprises sont plus regardantes sur le diplôme qu’il y a 20 ans? Comment serai-je perçu par mes collègues? Ces questions sont d’autant plus légitimes que le Canada enregistre une hausse des adultes détenant un titre universitaire : 25,9 % en 2011 contre 22,9 % lors du précédent recensement en 2006 d’après l’Enquête nationale auprès des ménages. Toutefois, rappelons-nous que le recrutement d’autodidactes est facilité dans les PME – créées en partie par des autodidactes – et qu’il est davantage envisageable dans certains secteurs d’activité (informatique ou encore électronique). Dans les autres cas, l’autodidacte pourra toujours offrir ses prestations d’ingénierie sous la surveillance d’un ingénieur ou passer les examens requis à l’ordre des ingénieurs de sa province pour obtenir le permis d’ingénieur. 

 

Bien souvent considéré comme passionné, tenace ou encore audacieux, l’autodidacte ne manque pas d’atouts pour exceller dans l’expertise qu’il a su développer. Faisons-lui aussi confiance pour savoir se faire apprécier de ses employeurs et collègues. Ce serait regrettable de devoir instaurer des quotas d’embauche pour ce type de profil…

 

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