Le secteur de l’énergie et des ressources naturelles

Le Canada fait figure d’exemple dans la gestion de ses ressources naturelles. Troisième producteur d’électricité parmi les pays de l’OCDE, troisième producteur mondial de gaz et septième producteur mondial de pétrole, le Canada est pourtant l’un des rares pays dont la découverte de richesses naturelles ne provoque pas d’instabilité économique ou politique.

Ni instabilité ni gâchis. En effet, si l’apport de l’exploitation des richesses naturelles a provoqué une hausse de 58,2 % du PIB au cours des 20 dernières années, la consommation finale n’a quant à elle augmenté que de 28 %. Cette faible augmentation est due à la volonté canadienne de minimiser les gâchis et de maximiser l’efficacité énergétique. Pour autant, l’exploitation et la surveillance méticuleuse des ressources énergétiques ne sont pas synonymes de création massive d’emplois.

En 2017, le nombre d’emplois dans ce secteur s’élevait à 276 000 (ce nombre ne comprend que les emplois directement reliés et ne comprend pas les employés des stations-service et le secteur de la vente en gros de produits pétroliers). Or, il est en déclin depuis quelques années et ne représentait en 2017 que 4,9% de l’ensemble des emplois au Canada. Cette récession est due à un changement des besoins. Désormais, le secteur de l’énergie offre des emplois très bien rémunérés, mais destinés principalement à des professionnels hautement qualifiés et ayant des compétences poussées dans l’application des technologies.

Au Canada, les emplois dans le secteur de l’énergie et des ressources naturelles se partagent dans quatre domaines : la forêt, les minéraux, l’énergie et la géomatique et géosciences. Dans chacun de ces domaines évoluent une multitude de professions qui s’étendent du bûcheron à l’ingénieur spécialisé dans le forage de puits de pétrole.

L’un des grands avantages que possède le Canada par rapport à d’autres pays producteurs d’énergie est sa diversité énergétique et la répartition de ses sources d’énergie. En effet, non seulement le Canada possède du pétrole, du gaz et de l’eau dans de très grandes proportions, mais ces sources sont réparties à travers tout son territoire. L’hydroélectricité au Québec et le sable bitumineux en Alberta en sont deux exemples.

L’HYDROÉLECTRICITÉ QUÉBÉCOISE

Plus de 95 % de l’énergie produite au Québec provient de l’hydroélectricité. Hydro-Québec, qui est la société nationale responsable de l’exploitation et de la transformation de l’eau en énergie, emploie 19 800 personnes (en baisse depuis les 5 dernières années), et 17 000 autres emplois dépendent directement ou indirectement de ce secteur. Conscient de l’importance de cette énergie pour l’économie, le gouvernement québécois réalise de gros investissements dans ce secteur. En 2007, celui-ci a débloqué 25 milliards de dollars répartis sur une période de neuf ans pour la construction de nouvelles centrales. Cette construction a entraîn directement la création de 10 500 emplois et indirectement de 70 000 emplois pour toute la province du Québec.

LE BOOM PÉTROLIER EN ALBERTA

La découverte de la deuxième plus grande réserve mondiale de pétrole en Alberta a provoqué une ruée vers l’or noir il y a des dizaines d’années. Après trois décennies florissantes, où l’Alberta a largement dominé en matière de création d’emplois au Canada, la province a connu une récession due aux variations du prix du pétrole, et de nombreuses pertes d’emploi. En 2003 le taux d’emplois était de 69,6 %, et le nombre d’emplois avait progressé de 48 000 au cours de cette même année. En 2017 l’extraction des ressources n’a généré que 5 500 nouveaux emplois et le nombre de travailleurs a baissé de près de 20% depuis 2014.

ÉNERGIE RENOUVELABLE : DU VENT EN LINGOTS

L’exploitation des énergies renouvelables est le grand défi pour le Canada actuellement. Ces énergies représentent 17 % de l’approvisionnement du Canada en énergie primaire, et cette proportion croît d’année en année. Parmi les énergies renouvelables, l’énergie éolienne semble être, avec l’énergie photovoltaïque, celle qui possède le plus fort potentiel de croissance à court et moyen terme selon Ressources naturelles Canada. Non seulement parce qu’elle a le soutien de la population, qui y voit une solution de remplacement aux sources d’énergie polluantes, mais surtout parce que sa disponibilité ne dépend que du vent. En 11 ans, la capacité de production d’énergie éolienne a décuplé, passant de 2000 MWe en 1990 à 20 000 MWe en 2001. En 2002, 50 entreprises étaient directement liées à l’énergie éolienne, ce qui représentait 300 emplois et générait des ventes annuelles s’élevant à 18 milliards de dollars. En 2017, les énergies propres représentent 56 000 emplois! Les ministères, les agences et les organisations fédérales canadiennes ont augmenté leurs dépenses liées à Mission Innovation* à 479 millions de dollars en 2015-2016, soit une hausse de 24 % par rapport aux années précédentes. 

*(Mission Innovation est une initiative internationale regroupant 24 gouvernements, visant à accélérer les innovations en matière des technologies énergétiques propres)

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