Travailleurs gris: une expérience recherchée en quincaillerie

Plombier, électricien, peintre ou jardinier: à l’approche de la retraite, ces travailleurs d’expérience font souvent une seconde carrière dans une quincaillerie. Et ils sont accueillis à bras ouverts !

C’est ce qui s’est produit pour Lynda Riverin, scénographe de formation. Après des études au Conservatoire d’art dramatique de Québec, elle a fait carrière comme artiste-peintre. « Je faisais de la décoration commerciale et des faux finis sur divers chantiers de construction. J’ai même eu ma propre entreprise », raconte-t-elle.

Une nouvelle carrière

L’aventure a duré 10 ans. Après maintes réalisations dans des épiceries, des restaurants et même chez des particuliers, Lynda Riverin a dû s’arrêter. « J’ai eu un cancer. J’ai été malade pendant deux ans. J’ai perdu ma compagnie », se souvient-elle.

Lorsqu’elle se remet sur pied, un nouveau magasin Rona ouvre ses portes non loin de chez elle, à Sainte-Thérèse. L’artiste-peintre décide d’aller y porter son CV. Après six mois de travail comme conseillère, elle devient directrice adjointe du magasin. Aujourd’hui, c’est elle qui embauche.

« Nous avons besoin de gens qualifiés qui connaissent bien le terrain. Ces employés sont souvent plus sollicités pour cette raison. Certains clients viennent au magasin pour leur demander conseil », fait valoir Lynda Riverin.

Recruter des gens d’expérience

Les « travailleurs gris », ces employés qui ont l’âge de la retraite, composent de 15 à 20 % de sa main-d’œuvre. « Lorsqu’on reçoit leur CV, ce sont les premiers choisis, car on sait qu’ils ont de l’intérêt pour leur domaine. »

Caroline Normand, directrice, ressources humaines et formation chez Canac, abonde dans le même sens que Lynda Riverin : « Au départ, les clients ne savent pas quels employés font une seconde carrière chez nous. Mais après le premier contact, ils reviennent pour bénéficier du bagage de connaissance de ces conseillers. »

La valeur des travailleurs gris

Selon la directrice, tous les conseillers reçoivent une formation, mais les travailleurs gris partent avec une longueur d’avance dès le premier jour. « Par exemple, un employé appelé à travailler dans les matériaux sera formé aux types de matériaux existants ou à faire un calcul de revêtement. Le menuisier, lui, connaît déjà ces notions. L’étudiant au DEP qui travaille chez nous aura quelques connaissances théoriques, mais pas l’expérience sur le terrain. »

« Ces personnes d’expérience sont souvent plus sûres d’elles. Elles donnent de bons conseils et savent comment éviter des problèmes déjà rencontrés dans leur précédent emploi. Elles représentent une grande valeur au sein de notre main-d’œuvre », ajoute-t-elle.

 

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